Lorsque l’on entend le mot agilité, on pense indéniablement aux méthodes agiles mais beaucoup moins à la culture agile et cela entraîne un des principaux problèmes de transformation d’entreprises actuelles.

L’agilité était tellement peu formalisée sur les premières années qu’il a fallu décrire la façon de la mettre en place à travers des méthodes agiles dont les plus célèbres : Scrum, Extreme programming, SAFe pour ne citer que celles-ci. Et là c’est produit un phénomène tout à fait classique, les méthodes qui sont des guides très complets on pris le dessus sur les concepts d’agilité eux mêmes. On connaît tous le « Nous on fait du Scrum », ou « On bosse avec la méthode agile (aka Scrum) », … Pourquoi ? Parce que les méthodes ci-dessus laissent moins de liberté d’interprétation et donc réduit le champs des possibles, elles sont donc bien plus aisées à appliquer et à faire appliquer. Cela donne un cadre, des directives à suivre. Ce qui est un bon point de départ mais peut très vite s’avérer être inadapté à votre contexte.

Lors de nombreuses présentations des concepts d’agilité que je peux donner ou auxquelles je peux assister. Une question revient régulièrement : « Au quotidien que mettez vous en place ? ». Cette vision pratique d’éléments théoriques est tout à fait logique dans un processus de changement et donc tout naturellement si quelqu’un a écrit une méthode à appliquer point par point on se tourne dans un premier temps au moins vers celle-ci. Ce que font très bien les dites méthodes agiles, et cette application d’un guide méthodologique agile peut convenir à certaines équipes. Suivre ces méthodes lorsque l’on ne sait pas par où commencer est un exercice tout à fait intéressant, il permet de voir les avantages et inconvénients de certaines pratiques agiles. Mais parfois l’application étant trop contraignante, nous préférons alors arrêter tous le processus de changement plutôt que d’adapter la méthode à son contexte par peur de diverger de la méthode originelle.

Et lorsque ces présentations exprime le quotidien d’équipes agiles certaines réponses sont de l’ordre : « Ah oui mais ça nous on ne peut pas le faire ! ». Toutes les pratiques données sont prises comme les éléments nécessaires d’une méthode à appliquer à la lettre et dans leur totalité le changement paraît impossible. Appliquer les principes agiles de manière identique ou pas n’est pas la question, la question est plutôt comment pouvons-nous nous inspirer de ce qui se fait ailleurs afin de créer notre propre méthode adaptée à notre contexte et qui évoluera au fur et à mesure ? L’idée préconçue qu’on est ou qu’on est pas agile de manière binaire n’est pas réaliste. Aucune équipe passe, après une semaine de formations, d’un mode basé sur le contrôle total à une agilité bienveillante. L’agilité est un chemin qu’il faut tracer en équipe en ayant bien assimilé le sens des principes pour pouvoir après les appliquer au fur et à mesure des situations rencontrées.

Et c’est bien là où réside toute la difficulté, adapter les pratiques agiles aux contextes. Car comme vous l’aurez compris il n’existe alors plus une méthode agile mais autant de méthodes agiles que d’équipes qui la pratiquent. Lors de coaching agiles ou lorsque l’on arrive comme faciliatateur / scrum master au sein d’une équipe, la première étape est donc de comprendre le contexte afin de pouvoir proposer des bonnes pratiques aux bons moments en fonction des difficultés et des situations de chaque équipe.

Des questions sur l’agilité, scrum et leurs mises en application dans votre contexte, n’hésitez pas à me contacter.

Image par Gerd Altmann de Pixabay